Une vie de sauvée, la vraie récompense de Nathalie Bonin

Nathalie Bonin s’est vue recevoir la médaille de l’Assemblée nationale du Québec, le 12 juillet, dans une cérémonie honorifique organisée au bureau de la rue St-Georges du député de Saint-Jérôme, Youri Chassin. L’honneur n’est pas moindre, loin de là, mais vous pouvez être sûrs que la vraie récompense de la Jérômienne est venue le 23 mai dernier, jour où elle a sauvé la vie de Richard Locas.

« Je suis sur la piste cyclable du P’tit Train du Nord, direction sud, près de la rue du Boisé. On part, mon conjoint et moi, et à moment donné à la hauteur du kilomètre 4, on croise à peu près quatre ou cinq personnes d’arrêtés près d’une clôture. Là je passe, mais j’ai comme la réflexion ‘peut-être que je devrais aller voir’ », se souvient l’ex-infirmière, retraitée depuis à peine plus d’une dizaine de jours.

Nathalie Bonin l’ignorait encore à ce moment-là, mais elle s’apprêtait à changer totalement la destinée de Richard Locas, qu’elle n’avait pas vu encore, mais qui venait d’être victime d’un infarctus en pleine randonnée de vélo.

« Il est revenu »

« Quand on a reviré, les gens nous faisaient signe ‘vient-en, vient-en’. Quand je suis arrivé, monsieur Locas était sur son vélo, inconscient, la tête dans la clôture, juste en regardant ça n’allait pas du tout. Donc on l’a mis sur le dos, les gens qui étaient là nous ont aidé à le libérer de son vélo. Après ça j’ai regardé, il n’avait pas de pouls, alors j’ai commencé les manœuvres, une à deux minutes, puis il est revenu… il n’était pas ‘top shape’, mais il était là! », se remémore-t-elle, espérant que cette histoire sensibilisera les gens quant à l’importance de suivre des cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR), une formation qui aura dans ce cas-ci fait le travail en l’attente de l’arrivée des ambulanciers, une vingtaine de minutes plus tard.

Sauver une vie, quand on part à vélo, c’est rarement quelque chose qu’on planifie. Pour Nathalie Bonin, dans le feu de l’action, c’est quelque chose qui s’est pratiquement fait par instinct. « Disons que je me suis dit ‘Oh, mon dieu, j’y vais. J’ai commencé et c’est vraiment après que j’étais contente qu’il soit revenu, parce que ça aurait aussi pu ne pas marcher », indique celle qui a aussi reçu un certificat honorifique co-signé par Youri Chassin et le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé.

Éternelle gratitude

Lors de l’événement, Nathalie Bonin et ses proches étaient présents, mais aussi Richard Locas et sa famille, à l’origine des démarches voulaient faire reconnaître le geste qu’elle a posé pour le père et grand-père de famille. Bref, des retrouvailles émotives, notamment pour le principal intéressé.

« À tous les jours, tous les soirs quand je me couche, j’ai toujours dit ‘merci à la vie’… puis là je dis ‘merci à madame Nathalie’ aussi! », a-t-il témoigné, débordant de reconnaissance, en profitant de l’occasion pour remettre une carte et des fleurs à celle qui lui a sauvé la vie.

Alors que le contenu de cette carte restera à la discrétion des deux personnes concernées, la force de ses mots aura été claire, car après l’avoir lu en silence au moment de la recevoir, Nathalie Bonin a simplement répondu : « Moi aussi je ne vous oublierais jamais, monsieur Locas ».