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«Tout le monde est concerné par les agressions sexuelles»

Chantal Dubois

«Tout le monde est concerné par les agressions sexuelles»

Publié le 27/10/2017

Au Canada, les statistiques démontrent qu’une femme sur trois se fera agresser sexuellement. Pas étonnant que dans la foulée des allégations d’agressions sexuelles et de harcèlement sexuel qui éclatent dans les médias, certains organismes s’attendent à recevoir une plus grande demande de services. C’est le cas du Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) des Laurentides qui accompagne les victimes.

«Tout le monde est concerné par les agressions sexuelles et le harcèlement sexuel. Il y a beaucoup de travail d’éducation à faire. Il faut arrêter de banaliser les gestes», estime Chantal Dubois, intervenante du CALACS-Laurentides.

Il y a différentes façons de dire non

Le mouvement #moiaussi qui a pris d’assaut les réseaux sociaux depuis quelques jours permet de constater la virulence de la problématique entourant les agressions sexuelles. D’ailleurs, plusieurs femmes hésitent à parler de leur expérience, ignorant si ce qu’elles ont vécu est une véritable agression.

«Des femmes croient à tort que puisqu’elles ne se sont pas débattues et qu’elles n’ont pas dit “non”, ce n’est pas une agression sexuelle. Pourtant, il existe plusieurs façons de dire non. Avoir le corps raide et pleurer en sont chacune une», précise Chantal Dubois.

Éducation sexuelle chez les jeunes

Afin de démystifier le tout et de prévenir les doutes, le CALACS-Laurentides offre des ateliers de prévention et d’éducation sexuelle à la polyvalente de Saint-Jérôme, depuis plus de 20 ans. Ces derniers visent notamment à expliquer aux jeunes la notion de consentement à travers les valeurs de liberté, de respect, de sécurité et d’égalité. Durant ces ateliers, les jeunes sont informés de la loi et apprennent à reconnaître ce qui caractérise une agression sexuelle.

«Les gens banalisent certains gestes et certaines paroles. Ils se disent que ce n’est pas grave. Or, plusieurs d’entre eux sont répréhensibles par la loi», indique Chantal Dubois.

Le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec, Sébastien Proulx, soutient, depuis son arrivée en fonction, l’importance du cours d’éducation à la sexualité en milieu scolaire, et ce, dès le primaire. Or, lors d’une entrevue accordée à Paul Arcand, le 20 octobre, le ministre a mentionné que seules 200 écoles ont intégré le cours. Pourtant, le ministère offre la formation nécessaire pour mettre en place le programme dans les écoles.

D’ici l’année prochaine, le ministre compte prendre des mesures afin d’inciter un plus grand nombre d’écoles à intégrer le programme et ainsi outiller et éduquer les jeunes en matière sexuelle.

 

Les agressions sexuelles au Québec, en chiffres.

Selon les dernières statistiques policières du ministère de la Sécurité publique:

84 % des victimes sont de sexe féminin;

96 % des auteurs présumés sont de sexe masculin;

66 % des victimes d’infractions sexuelles sont âgées de moins de 18 ans.