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Jean-Marc Filiatrault… à un coup de pied d’être pendu

L’entrée de la prison sous surveillance.
Photo Société d’histoire de la Rivière-du-Nord – Fonds L’Écho du Nord

Jean-Marc Filiatrault… à un coup de pied d’être pendu

Publié le 28/03/2018

Par Mathieu Locas

Jean-Marc Filiatrault était au mauvais endroit au mauvais moment. En mars 1978, il était commis de bureau à la prison. «J’avais obtenu un contrat de six mois, car il y avait plusieurs dossiers à traiter. Je peux te garantir que j’ai mis fin à mon contrat à ma libération, le 22 mars 1978».

Le Jérômien n’a jamais oublié la tension qu’il y avait à l’intérieur de la prison. Plusieurs s’attendaient à un dénouement rapide, y compris les mutins. À un moment donné, les négociations piétinaient. Histoire de tenter de forcer les policiers à bouger, les mutins ont fait monter Jean-Marc Filiatrault sur une chaise et lui ont enroulé une corde autour du cou. Ils ont menacé le policier de donner un coup de pied sur la chaise s’ils n’obtenaient par ce qu’ils voulaient. La tension a fini par baisser et M. Filiatrault a pu descendre de la chaise.

Un retour difficile

Jean-Marc Filiatrault a mis plus d’une vingtaine d’années avant de remettre les pieds à l’intérieur du bâtiment. «J’en étais incapable puis à un moment donné, le temps arrange les choses et j’y suis allé. Même que l’été dernier, en raison des travaux sur la rue du Palais, j’ai dû rentrer par la fameuse porte de côté qui donne sur la rue St-Georges. J’avoue que le décor a très peu changé à l’intérieur».

Le début du mois de mars lui a longtemps ramené des souvenirs. «Dans les dernières années, j’avais oublié l’événement. Mais cette année, comme ça fait maintenant 40 ans, ça m’est revenu».

L’auteur de ces lignes l’avait trouvé à l’occasion d’un reportage pour le 20e anniversaire, en 1998. «Pour dire vrai, tu es le seul journaliste qui m’a interrogé sur le sujet durant ma vie. En fait, j’en ai très peu parlé, si ce n’est que dans ma famille. Par contre, je me souviens que lorsque ma fille était au primaire, son enseignante avait parlé de l’événement et elle avait levé sa main, toute fière de dire que j’avais été parmi les otages, se souvient-il en riant. Je m’étais rendu dans sa classe pour raconter l’événement. Et il y a quelques années, la même chose est arrivée à mon petit-fils dans le cadre d’un cours d’histoire et j’avais été leur raconter mon aventure», conclut-il.