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Les scènes fortuites : une balade dans la tête de Guillaume Lambert

Le réalisateur, scénariste et acteur Guillaume Lambert est venu nous parler de son premier long métrage, Les scènes fortuites, le 1er février dernier au Cinéma du Carrefour du Nord. Il y tient le personnage principal. La comédie met notamment en vedette Valérie Cadieux, Sarianne Cormier, Monia Chokri, Éric Bernier et Jean-Carl Boucher.

Photo Françoise Le Guen

Les scènes fortuites : une balade dans la tête de Guillaume Lambert

Publié le 06/02/2018

Françoise Le Guen

Les scènes fortuites, le premier long métrage réalisé par l’acteur Guillaume Lambert (Like-moi ! L’âge adulte), nous entraîne, telle une mise en abyme, dans l’univers de Damien Nadeau-Daneau, un jeune cinéaste mélancolique en train de réaliser un film. Guillaume Lambert y cultive l’art du paradoxe et nous fait voyager dans son monde à travers des rencontres de la vie ordinaire qui font ressortir l’absurdité de scènes du quotidien, le tout ponctué d’humour.

« J’ai essayé d’alterner entre plusieurs paradoxes. Oui, il y a cette quête de sens, dans un Montréal fictif. Des choses arrivent, mais semblent ne pas trouver de sens. Le film de Damien devient un prétexte pour rencontrer des gens. C’est un film sur des rencontres », nous confie le réalisateur lors d’une entrevue au Cinéma Carrefour du Nord.

Le film, composé d’une succession de saynètes, a été réalisé avec peu d’argent, environ 150 000 $, grâce à un à micro-budget et avec la complicité d’acteurs de renom. « Le petit budget a permis de créer un plateau très intime. J’ai privilégié l’esthétique artisanale et l’utilisation d’archives personnelles. Je surfe toujours entre le vrai et le faux. »  Ce dernier ajoute qu’il avait envie de vivre ce moment de doute que parfois les créateurs peuvent ressentir au milieu d’un projet. « Je voulais partager cette sensibilité qui représentait aussi ce que tout le monde peut vivre par rapport à ses ambitions personnelles ou ses échecs. C’est un film sur l’errance et la vacuité librement inspiré de choses que j’ai faites transposées en fiction. C’est un voyage dans ma tête ! » Parmi ses archives personnelles, des scènes filmées par son père. « C’est là que j’ai développé une relation avec la caméra et compris que je voulais faire ça dans la vie ».

L’histoire d’un gars

Bref, c’est l’histoire d’un trentenaire qui réalise un film avec l’acteur français Denis Lavant. Incapable de le vendre à un distributeur, il vit une crise existentielle. La première scène avec Denis Lavant avait été filmée en 2014 pour un court métrage (Pourquoi ?) que Guillaume Lambert avait mis de côté. « Lors de la scène avec Denis Lavant j’étais fasciné de tourner avec un de mes acteurs fétiches ! »

La musique

Le réalisateur est parti d’une image qu’il avait en tête, celle de transposer Charlie Brown, en vrai, à trente ans. « Cette mélancolie, le stoïcisme du personnage, l’espèce de petit nuage qu’il a toujours au-dessus de la tête, ça me parlait, et le jazz s’imposait. C’est devenu le leitmotiv musical du film. »  On y entendra aussi le pianiste Jean-Michel Blais au début du film et, en toute fin, une pièce originale de Pierre-Philippe Côté. « Mes pas sont rythmés par la musique conçue spécialement pour cette séquence. Je suis très touché que quelqu’un fasse une musique originale aussi magnifique pour mon film.  Dans Les scènes fortuites, la musique est devenue un terrain d’expérimentation formidable. » Et il y a aussi la narration avec François Pérusse, « quand il dit les citations il y a une humanité qui s’est dégagée de sa voix qui m’a beaucoup touché. »

Le film sera présenté une seule fois le jeudi 8 février à 19 h au Cinéma du Carrefour du Nord. Guillaume Lambert sera sur place pour rencontrer le public.

 

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