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Accompagner son proche vers l’aide médicale à mourir

Courtoisie Élaine Vachon – La jeune Élaine et son père à la plage.

Accompagner son proche vers l’aide médicale à mourir

Publié le 08/03/2024

L’âge n’a pas joué en faveur du père d’Élaine Vachon, qui a appris à l’âge de 83 ans qu’il était atteint d’un cancer du cerveau. Malgré sa forme physique remarquable, les traitements reçus n’ont pas réussi à améliorer sa condition et son autonomie s’est rapidement détériorée. Face à cette situation, l’octogénaire a vite envisagé l’aide médicale à mourir comme une solution.

« Ses amis de vélo disaient qu’il avait presque la forme d’un jeune de vingt ans, il était dur à suivre ! Tout le monde a été estomaqué d’apprendre son cancer. Il a commencé à paralyser du côté gauche cet été. Perdre son autonomie, c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas accepter », nous confie Madame Vachon.

Un accompagnement « parfait » selon Élaine Vachon

« On était prêts, car le processus s’est fait sur quelques semaines jusqu’en janvier. Mon père a pris sa décision à la fin novembre. Il n’a jamais hésité une seconde. Il a voulu respecter ses proches en ne choisissant pas une date trop près des fêtes. »

« Le médecin s’est assuré à plusieurs reprises que mon père ne change pas d’idée. Et le matin même, ils lui ont demandé au moins trois fois avant de lui administrer la première injection. »

La dame, qui réside aujourd’hui à Québec, décrit l’atmosphère avant le moment fatidique :

« L’ambiance me faisait penser à une visite à un condamné à mort. Mais c’était la volonté de mon père et on respectait ça. Habituellement, quand une maladie incurable se pointe, on sait que la personne va bientôt mourir, mais on ne sait pas quand exactement. Quand c’est programmé, tu te lèves le matin, tu déjeunes en sachant que ton proche va mourir dans la journée. C’est très bizarre comme sensation. »

Sérénité et adieux

Ce matin-là, après que le médecin eut validé les dernières volontés de Monsieur Vachon, la famille a été invitée à poser ses questions, suivies d’entretiens individuels avec leur père. Élaine a saisi cette opportunité pour passer du temps avec lui, nous confie-t-elle, un moment chargé d’émotion et de moments d’adieux pour les cinq membres de la famille présents.

« En fait, c’était lui le plus prêt, sans aucun doute ! Il était serein. Il a reçu six injections. À partir de la troisième ou la quatrième injection, la mort peut survenir à tout moment. Et le médecin administre toujours les six, il ne prend aucun risque. Il y avait une travailleuse sociale sur place. On a choisi de s’installer autour de son lit et de se tenir la main entre nous. Mon père est parti dans toute sa dignité, dans un sommeil profond… parti comme dans son sommeil. »

Madame Vachon conseille aux familles qui feront l’expérience de l’aide médicale à mourir de ne pas divulguer la date exacte à tout leur entourage afin d’éviter un stress inutile et de vivre ce moment émouvant dans l’intimité.

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