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DOSSIER transport collectif: Les élus demandent de l’aide pour empêcher les coupures de service

DOSSIER transport collectif: Les élus demandent de l’aide pour empêcher les coupures de service

Publié le 19/11/2023

Les municipalités de la couronne Nord et Sud de Montréal sont les parents pauvres du transport collectif. Un service qui attire l'attention sur les lacunes persistantes de ce service essentiel qui peine à prendre sa deuxième vitesse. Les élus locaux soulignent la nécessité d'un soutien accru du gouvernement du Québec pour garantir un service de transport collectif efficace et accessible à tous.

Rien pour aider à prendre sa lancée, le gouvernement du Québec met le pied sur les freins au lieu d’appuyer sur l’accélérateur afin de bien desservir l’ensemble de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), regroupant 82 municipalités et une population de 4,1 millions de personnes sur un territoire de plus de 4 370 km2, représentant près de la moitié du Québec. 

Le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, représentant des municipalités de la couronne Nord, exprime son inquiétude quant à l’impact financier sur les résidents : « Nos citoyens et citoyennes sont confrontés à un contexte économique particulièrement difficile, marqué par la forte inflation et la hausse des taux d’intérêt. Ils ne peuvent plus à eux seuls absorber la facture du transport collectif à même la taxation foncière. À Deux-Montagnes, la proposition de la ministre ferait bondir le compte de taxes de façon importante, c’est inacceptable ! Le gouvernement doit assumer une plus grande part du financement. »

« Dans les couronnes, l’offre de transport en commun est très faible à l’heure actuelle. Il faut la développer, mais ce n’est vraiment pas le temps de demander aux citoyens de payer plus. On veut tous du transport collectif qui va permettre d’atteindre nos objectifs de densification et, justement, atteindre aussi ceux du gouvernement pour éviter l’étalement urbain. Mais là, le gouvernement ne nous donne pas les moyens de nos ambitions collectives », renchérit Lise Michaud, mairesse de Mercier et membre du comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal représentant les municipalités de la couronne Sud

Les maires et mairesses ont démontré la nécessité d’agir pour améliorer le service de transport collectif jugé déficient à plusieurs endroits. Cependant, les Caquistes refusent de bonifier leur offre, malgré les appels répétés des élus. La ministre des Transports et de la Mobilité durable du Québec, Geneviève Guilbault, a reçu la même demande à plusieurs reprises, mais le service reste sur le neutre.

Appel à l’aide financière

Les municipalités demandent au gouvernement d’allouer les revenus de la taxe sur l’immatriculation des véhicules, votée par le conseil de la CMM en avril dernier, estimés à 122 M$ pour 2024, au développement des services de transport collectif. De plus, elles demandent une aide financière de 346 M$ correspondant à 75 % du déficit résiduel estimé à 461,3 M$ pour l’année 2024. Cette somme serait utilisée pour éviter toute réduction dans l’offre de services en 2024.

Les municipalités de la CMM se disent prêtes à assumer leur part de responsabilité, ayant consacré 930 M$ pour le financement de l’exploitation du transport collectif en 2023. Elles ont également convenu d’augmenter de 4 % leurs quotes-parts en 2024. Cependant, la proposition gouvernementale ferait passer cette contribution à près de 1,3 G$ en 2024, soit une hausse de 35 %, ce que les villes affirment ne pas avoir les moyens de supporter.

Les élus municipaux soulignent que le transport collectif constitue une réponse directe aux objectifs de décarbonation et de lutte aux changements climatiques du gouvernement du Québec. Pour les années 2025-2028, la CMM invite la ministre à reprendre les discussions pour trouver une solution pérenne pour régler tant le déficit conjoncturel que structurel, en tenant compte de la nécessité de diversifier les sources de revenus des municipalités. La communauté attend avec espoir que le gouvernement répondra à cet appel pour garantir un avenir plus durable et accessible en matière de transport collectif.