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Améliorations à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme: “Il nous faut une promesse en mai ou juin… ” -Dr Marc Belliveau

Photo Claude Cormier
Dr Marc Belliveau

Améliorations à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme: “Il nous faut une promesse en mai ou juin… ” -Dr Marc Belliveau

Publié le 07/03/2018

«Je veux le meilleur pour les patients. Je souhaite qu’on traite les gens comme s’ils étaient mes parents. On fait le mieux qu’on peut sans équipements. Ça vient nous chercher. On s’est tannés. On s’est mis ensemble … Je n’ai aucun problème à laisser n’importe qui visiter l’hôpital. Ça parle par soi-même… » clame le Dr Marc Belliveau.

Le Dr Belliveau est président de l’Association des médecins et professionnels pour l’avancement de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme (voir texte en page 4). Tout comme ses confrères, il a décidé de s’impliquer pour mener à bien le projet d’améliorations de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme présenté en décembre dernier aux autorités du ministère de la Santé et des Services sociaux par les gens du Centre intégré de santé et services sociaux (CISSS) des Laurentides.

Infos Laurentides  l’a rencontré vendredi dernier dans un bureau exiguë de l’Hôpital régional de Saint-Jérôme.

Sur les tablettes ?

En fait, il faudrait dire finalement présenté dans le cas du projet, puisqu’il semble bien que le dossier, vieux de quelque huit années, a dormi sur les tablettes.

«Il y a un dessin sur un mur de l’administration (parlant d’un projet d’agrandissement avec l’ajout de sept étages au-dessus de l’urgence pour répondre aux besoins actuels). Il est magnifique le dessin. Mais rien n’a été fait, parce que ce dossier-là n’a jamais été déposé au ministère. Je ne critique pas ça. Je ne connais pas le fonctionnement. Mais une chose est claire: ça ne s’est jamais rendu au ministère…» indique le Dr Belliveau.

Pourtant, dira-t-il, la population des Laurentides aurait bien eu besoin de la concrétisation de cet agrandissement. Depuis longtemps déjà…

«Il faut parler de désuétude des installations… L’hôpital a été construit en 1958. Certaines unités n’ont pas été rénovées depuis 25 ans. Le bloc opératoire est désuet. L’unité de soins intensifs est désuète. Même chose pour l’unité coronarienne, l’unité des naissances et la pédiatrie. Tout cela, c’est le cœur d’un hôpital. Ce n’est pas du chrome. Ce sont des choses de base … Personnellement, je suis anesthésiste et intensiviste. Aux soins intensifs, c’est loin, loin, mais loin d’être proche du normatif. On fait du mieux qu’on peut…»

«Ça prend des étages… C’est une structure complète au-dessus de l’urgence qui est nécessaire. La structure de l’urgence a été pensée pour accueillir des étages au-dessus. Il y a des besoins vrais, en raison de la démographie (la région des Laurentides, on le sait, est appelé à poursuivre sa poussée démographique jusqu’en 2025 pour atteindre quelque 667 000 habitants) et de la désuétude des lieux, pour des gens qui n’ont pas rien eu depuis très longtemps. Démographiquement, si on ne fait rien d’ici cinq ans, on ne sera plus capable de répondre aux besoins. Les chiffres sont là. On est vraiment en retard…»

Pour tout dire, selon le Dr Belliveau, il est moins une. Pour le dossier déposé au ministère, il faudrait avoir des réponses à très court terme.

«Il nous faut une promesse en mai ou juin. C’est à dire que le projet soit inclus au PQI (Plan québécois des infrastructures). Une fois que c’est là, on a l’assurance que ça va se faire. Ensuite, ça prend une pelle (mécanique, pour amorcer physiquement le projet) sur le terrain d’ici trois ans ».

Un beau bulletin

Et encore, même avec une promesse que le projet est au PQI, l’association des médecins n’entend pas lâcher le morceau.

« Après la promesse, on va continuer à pousser… Nous n’avons pas le choix. Avec neuf salles d’opération dont huit sont utilisées à tous les jours (il s’est réalisé quelque 9 859 chirurgies en 2016-2017 à l’Hôpital régional de Saint-Jérôme). Ça en prendrait 10 fonctionnelles dans deux ou trois ans. Il va en avoir 14 (avec l’agrandissement projeté), mais ça en prend 10 rapidement. On est en retard. Ça presse. Les gens ne peuvent plus l’ignorer ».

D’ailleurs, concernant les chirurgies, le Dr Belliveau considère que lui et ses collègues ont un beau bulletin à présenter au ministère.

Ce qui devrait aider, selon lui, à faire avancer les choses.

«On a fait nos devoirs. Le taux d’occupation des salles d’opération est passé de 70 % à 90 %. Il n’y a pas de cas qui dépassent un an. Les cas qui dépassent six mois, c’est 6 %. On demande avec un beau bulletin. On a répondu en moins de cinq ans. On a fait le travail… »

« Nous avons le droit… »

Maintenant que les démarches sont enclenchées, Marc Belliveau affiche de l’optimisme, mais un optimisme prudent, considérant le contexte.

« Quand tu travailles dans un hôpital et que ce n’est pas à la hauteur, tu veux que ça change. On n’exagère pas dans notre demande. On en a vraiment besoin. Comme médecins, nous avons le droit de faire du bruit. Il y avait de l’inertie (pour faire avancer le projet). Il n’y en a plus… Ça bouge. Les sceptiques (certains de ses collègues) avaient des réserves. Ils n’en n’ont plus…» note-t-il.